Au casino Ruhl de Nice, la tension est en train de monter d’un cran. En effet, entre les employés des machines à sous et la direction, rien ne va plus. La CFTC parle de son côté de sanctions abusives après que des employés ont lancé une pétition en dénonçant un message vibrant « Casino Ruhl : quand le travail vous tue ! » Mais la direction n’est pas de ce même avis et ne voit pas la situation du même œil. Nous avions déjà parlé de cette situation il y a quelques mois et cela ne s’arrange pas.
Le syndicat hausse le ton et parle de sanctions abusives
Les cordes sont raides et le risque d’une guerre ouverte entre le syndicat et la direction du casino Ruhl de Nice du groupe Barrière est menaçant. En effet, la CFTC a dénoncé récemment des sanctions jugées abusives après que des employés des machines à sous ont effectué une pétition qui dénonce des conditions de travail extrêmement dur. Dans la pétition lancée il y a 6 mois, ils parlent de pression ainsi que de harcèlement moral au travail. Ils voulaient, à travers cet appel, alerter de ces conditions de travail. Il faut souligner que les rapports de l’inspection du travail et de la médecine ont appuyé leurs affirmations.
Dans son rapport, l’expert médical avait déjà alerté la direction des risques psychosociaux. Au casino, c’est un avis tout à fait contraire que le directeur a déclaré. Laurence Inghilterra, une des syndicalistes, parle même de ball-trap ou de chasse aux sorcières. Jean-Luc Zizzo a déclaré que le groupe accorde une importance capitale au bien-être de ses collaborateurs. Il a rajouté que les deux parties dialoguent souvent avec les représentants des employés.
Des preuves irréfutables selon la syndicaliste
Laurence Inghilterra explique que 10 employés ne voulaient pas être victimes de ce mauvais traitement. Mais la moitié a été évincée. La syndicaliste raconte qu’une employée qui travaillait au casino depuis 20 ans a été jugée inapte parce qu’elle aurait eu une dépression. Un employé qui a passé 27 ans de sa vie au casino a été licencié pour un motif dit grave. Après une dizaine d’années travaillant dans cet établissement, un autre a sollicité une rupture conventionnelle. Elle déclare l’usage d’un faux motif pour mettre ces employés hors de course.
Et la liste est de plus en plus longue avec un employé qui est soi-disant licencié pour faute grave. Un autre caissier est mis en arrêt pour dépression. Mais pour le syndicat, il s’agit surtout d’une stratégie qui vise à mettre les caissiers dehors, un à un. La syndicaliste est désemparée face à la situation et s’attend déjà que le reste soit aussi mis à la porte. Toutefois, elle affirme ne pas baisser les bras et compte bien se battre jusqu’au bout.
La direction dément un « Ball-Trap »
Pour la direction des ressources humaines du Casino Ruhl, la déléguée CFTC « travestis les faits. »
Les licenciements? Les RH ont une justification. Notamment pour le dernier en date : « Le salarié savait qu’il lui était interdit de sortir du casino pendant son temps de travail effectif, surtout pour aller rejoindre un joueur. »
Et selon Thierry Panier des Touches, DRH région sud-est, l’autorisation n’a pas été délivrée par un supérieur. « Le supérieur a tenu à nous confirmer les faits tels que décrits dans la lettre de licenciement envoyée au salarié, faits confirmés par d’autres salariés présents lors des événements. »
Quant aux pourboires, le responsable des ressources humaines est catégorique : « Le mode de gestion des pourboires a été décidé par les salariés eux-mêmes, ils ont souhaité une moralisation de cette gestion en instaurant une totale équité. »
Et de s’insurger : « Il n’existe donc pas de ball-trap concernant les employés qui n’auraient pas cédé. »