Crown Resorts confronté à une action en justice

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Crown Resorts

Depuis l’année dernière, l’entreprise Crown Resorts est dans la tourmente du fait de nombreux soupçons de blanchiment d’argent et de liens avec le crime organisé. Une récente enquête conduite par l’agence australienne de lutte contre la criminalité financière a mis en lumière de nombreux manquements de la part du roi des casinos australiens, donnant lieu à une action en justice.

De nombreuses défaillances préjudiciables à plusieurs niveaux

L’Australian Transaction Reports and Analysis Centre (AUSTRAC) a lancé une action en justice à l’encontre du groupe Crown Resorts qu’il accuse d’avoir enfreint les lois anti-blanchiment d’argent, ainsi que celles contre le financement du terrorisme. Le groupe est aussi accusé de continuer à violer lesdites lois en raison d’une surveillance inadéquate de la part de sa direction.

Dans cette action déposée auprès du tribunal fédéral, l’AUSTRAC a déclaré continuer le contrôle rigoureux des clients à risque, y compris ceux amenés de l’étranger par les opérateurs de junket. C’est aussi le cas des résidents qui entretiennent des liens avec des personnes qui ont été bannies des casinos Crown Resorts de Melbourne et de Perth. Ce qui représente au total 547 violations de lois anti-blanchiment.

Chaque infraction présumée aux lois, si elle est prouvée, pourrait entraîner une amende allant jusqu’à 22.2 millions de dollars. Ainsi, Crown risque une amende pouvant théoriquement dépasser les 12 milliards de dollars. Cependant, si l’action de l’AUTRAC aboutit, une pénalité plus faible est probable. L’amende record actuelle est de 1,3 milliard de dollars, montant que la banque Westpac a accepté de payer pour régler les accusations selon lesquelles elle aurait enfreint les lois AML/CTF, en autorisant notamment une douzaine de clients à transférer de l’argent aux Philippines, dans un processus comparable à l’exploitation des enfants.

Convaincre les entreprises de jeu sur l’importance d’un programme AML efficace

Dans la déclaration qui annonçait l’ouverture de la procédure, la PDG de l’AUSTRAC, Nicole Rose, a affirmé que les défaillances du groupe Crown Resorts rendaient à la fois l’entreprise et le système financier du pays vulnérable aux activités criminelles. L’affaire porte principalement sur des manquements au devoir de diligence qui se situent entre 2016 et 2020. Elle a également expliqué comment l’enquête de l’AUSTRAC a conduit à la découverte d’une gestion des risques et une gouvernance médiocre. Mais en plus, à l’échec de la mise en place de mesures AML/CTF conformes.

Ainsi, Crown présentait des lacunes dans l’identification, l’atténuation et la gestion des risques que ses produits ou services soient utilisés à des fins de financement du terrorisme ou de blanchiment d’argent. Rose a également déclaré que Crown n’avait pas effectué de diligence raisonnable, continue et appropriée à l’égard de sa clientèle, y compris ceux à très haut risque. C’est ce qui a conduit à une non-conformité généralisée et grave pendant de nombreuses années. Crown Resorts aurait eu connaissance d’environ 60 clients qui se sont livrés à des activités suspectes. Ils étaient à l’origine d’un chiffre d’affaires de 50,9 millions de dollars.

L’AUSTRAC travaille en étroite collaboration avec les régulateurs du territoire et de l’état, ainsi que les organismes d’application de la loi pour soutenir la réglementation du secteur des jeux d’argent et partager des informations. Par ailleurs, ils travaillent ensemble pour faire face à d’éventuels problèmes de blanchiment d’argent dans le secteur des casinos. L’organisme souhaite que l’ensemble du secteur des casinos comprenne l’importance d’avoir en place un programme anti-blanchiment solide. Le régulateur a enfin relevé que Crown Resorts a certes renforcé ses systèmes et processus, mais reconnaît qu’il y a encore du chemin à faire.

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