Le casino Barrière de Lille est en souffrance et les pertes s’accumulent année après année. Rien ne va plus pour ce temple du loisir qui n’arrive pas à redresser la barre. Les termes du contrat de délégation de service public qui le lie à la ville sont un poids qui l’entraîne vers le fond. La renégociation de ce contrat de concession peut être un moyen de survie pour cet établissement qui pensait encaisser ses premiers profits en 2013. Le groupe Barrière restera à la tête du casino lillois jusqu’en 2025. Mais au rythme où vont les choses, les déficits accumulés jusqu’à l’expiration de ce contrat risqueraient fort d’atteindre les 120 millions d’euros.
Les déficits se succèdent pour le casino Barrière de Lille
Le groupe Barrière a signé avec la ville de Lille une délégation de service public (DSP) d’une durée de 18 ans pour l’exploitation du casino. Cet accord de concession ne prendra fin qu’en 2025. En 2007, un casino provisoire a été ouvert. Puis, en 2010, le casino Barrière de Lille a intégré le bâtiment en verre qu’il occupe actuellement. Jusqu’à maintenant, l’établissement de jeux ne s’est pas encore familiarisé avec le profit. En effet, une fois opérationnel, le temple du loisir et des jeux a tout de suite été confronté à la crise.
Année après année, l’établissement ne fait que comptabiliser des pertes. En 2012, le déficit atteint les 9,8 millions d’euros. L’année d’après, la perte s’élève à 7,3 millions d’euros selon le rapport porté devant le conseil municipal le 13 avril dernier. L’investissement de 100 millions d’euros du groupe Barrière prend l’eau de partout. Les chiffres montrent en effet que depuis 2007, l’aventure entreprise par Barrière à Lille lui a déjà coûté 62 millions d’euros. Le constat est alarmant et les prévisions sont chaotiques puisque d’ici 2025, cette hémorragie financière pourrait atteindre les 120 millions d’euros.
Renégocier avec la ville ?
Pour ralentir la descente aux enfers, le casino n’a qu’une seule solution pour le moment : renégocier le contrat de concession avec la ville de Lille. Le pourcentage versé par le casino Barrière à la ville est considéré comme exorbitant par le casinotier. En 2013, la ville a reçu la somme de 10,1 millions d’euros puisque l’établissement devait s’acquitter des redevances fixes et variables. Ces revenus engrangés par la commune en 2013 sont encore en dessous des attentes de Martine Aubry.
Le prix de la concession devient un réel problème pour le casino Barrière de Lille qui a du mal à se maintenir à flot. Un assouplissement du contrat serait un coup de pouce nécessaire et une diminution des redevances devient indispensable. Le rapport fourni par le casinotier insiste sur ce point important. Lors du conseil municipal, l’opposant FN Éric Dillies n’a pas caché son inquiétude concernant la position de la mairie sur le sujet. Pierre de Saintignon, le premier adjoint PS, a tout simplement évoqué le fait qu’aucune décision n’a encore été prise parce que toutes les conditions doivent encore être étudiées.