Une étude récemment publiée par l’Observatoire des Jeux (ODJ) traite des comportements des Français face aux jeux d’argent et de hasard. Globalement, cette étude montre une augmentation en termes de joueur, de fréquence et de mise. Il a été constaté que les jeux ont beaucoup de succès auprès des jeunes, mais également auprès des mineurs. Le nombre de joueurs compulsifs n’a pas beaucoup évolué entre 2010 et 2014. Cependant, une nette hausse est enregistrée concernant les joueurs à risque modéré. L’engouement des Français pour les jeux en ligne a fortement contribué à la croissance de ce marché.
Les résultats de l’étude
Une étude faite par l’ODJ en partenariat avec l’Institut national de prévention et d’éducation à la santé a démontré que le nombre de Français à s’adonner aux jeux a augmenté en 2014 (56,2 %) par rapport à 2010 (46,4 %). Selon cette étude, la fréquence de jeu ainsi que le montant des mises ont augmenté. Malgré la crise, l’intérêt porté à la loterie, aux courses de chevaux, au poker en ligne et aux jeux de casino est de plus en plus important. D’ailleurs, le nombre de mineurs à jouer malgré l’interdiction par la loi est très alarmant. L’étude démontre qu’un jeune sur trois s’adonne aux jeux d’argent. Il faut noter que les jeunes sont des joueurs deux fois plus problématiques.
En outre, le nombre de joueurs compulsifs (200 000) n’a pas beaucoup évolué. Par contre, celui des joueurs à comportement à risque modéré (1 million) a connu une hausse importante comparé à 2010. L’ODJ a noté que les joueurs problématiques sont en majorité des hommes, de plus en plus jeunes, issus des milieux sociaux modestes et moins diplômés que l’ensemble des joueurs.
Qui joue ?
L’ODJ a révélé dans cette étude que l’augmentation du nombre de joueurs constaté touche tous les milieux sociaux. Elle est cependant plus notable chez les femmes, les jeunes (de 15 à 17 ans) et les séniors (de 45 à 75 ans) dont les hausses sont respectivement de 11 %, de 12,4 % et de 11,5 %. L’entrée en lice des jeux en ligne (poker, paris sportifs et hippiques) en 2010 a beaucoup participé à cette hausse. Pour séduire les joueurs, les exploitants n’ont pas lésiné sur les moyens avec 350 millions d’euros consacrés à la publicité. La fréquence de jeu des hommes actifs entre 25 et 54 ans est plus importante. Les ouvriers (plus des parieurs) et les employés (plus pour les jeux de grattage) comptent plus de joueurs que les cadres et les professions intellectuelles supérieures (plus pour les jeux de casino).
Les jeux de grattage sont les préférés des femmes puisqu’elles représentent 54,9 % des adeptes de ces jeux. Les étudiants quant à eux aiment les paris sportifs (26,5 %), les jeux de casino (17,8 %) et le poker (13,8 %). En 2014, 2 millions de Français se sont adonnés aux jeux en ligne soit 7,3 % des joueurs. L’augmentation des joueurs réguliers (au moins 52 fois dans l’année) est impressionnante allant de 22,4 % en 2010 à 31,5 % en 2014. Par ailleurs, la hausse du montant des mises est très importante puisque le nombre de joueurs dépensant plus de 1500 euros va de 1,8 % à 7,2 %.