Fermeture des casinos : des licenciements « d’aubaine » qui font grincer des dents

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Depuis des semaines, les établissements de jeu français ont cessé toute activité à cause des mesures prises pour lutter contre la propagation du Covid-19. Outre les pertes financières, les salariés craignent de perdre leur poste notamment au sein de Barrière. Le groupe d’hôtels et casinos aurait d’ores et déjà licencié des dizaines de personnes dans les casinos. Suite à cette décision, la Force ouvrière monte au créneau et dénonce des licenciements d’aubaine.

Des licenciements jugés illégaux

En cette période de crise sanitaire, les impacts de la fermeture sont importants avec des croupiers et autres salariés en arrêt de travail. À part l’inactivité, ces derniers ont également peur d’être mis à la porte. Chez le groupe Barrière, les dirigeants choisissent de supprimer des emplois de manière progressive. Une stratégie qui leur permet de se débarrasser de certains postes et jusqu’à maintenant, au moins 70 licenciements ont été effectués. Les renvois se déroulent souvent dans les petits établissements et au siège privilégiant un quota inférieur à 10 salariés. Grâce à cette méthode, les employeurs n’ont pas l’obligation de recourir au plan de sauvegarde de l’emploi, souligne Jean-Christophe Tirat, délégué syndical du groupe et secrétaire fédéral Force ouvrière.

Quelques casinos ont déjà appliqué cette formule comme à Agde, à proximité de l’étang de Luno, 4 congédiements ont été confirmés. Pour le syndicaliste Jean-Christophe Tirat, la situation devrait s’empirer puisque deux plans sociaux d’envergure se préparent dans les deux casinos du groupe, Deauville dans le Calvados et à Enghien-les-Bains dans le Val-d’Oise. En termes de déficit, la direction du groupe parle de 200 millions d’euros de chiffre d’affaires au cours de l’exercice 2019-2020. Selon l’intéressé, il s’agit d’un argument justifiant les licenciements qui se passent essentiellement dans les casinos et maisons de jeux alors que c’est le secteur qui rapporte le plus. Au lieu de développer cette branche, le groupe préfère investir dans l’hôtellerie de luxe qui peine à être rentable. Le représentant FO parle d’une manœuvre déloyale permettant au groupe d’en tirer profit. En clair, la filière des casinos constitue un secteur avantageux, mais très cher en personnel. De ce fait, on mise sur l’automatisation des offres visant à éliminer progressivement la main d’œuvre humaine. D’après le délégué, Barrière licencie des salariés exerçant un poste de premier plan comme les chefs de table ou de partie au détriment des régulations du jeu.

À la suite du premier confinement, les casinos ont entamé une courte reprise à la fin du mois de juin. À l’annonce de la deuxième vague, les casinotiers ont dû stopper les activités à l’automne. Face à cette problématique, l’incompréhension s’installe du côté des salariés avec des dirigeants désireux de se séparer de la majeure partie de leur personnel. Le syndicaliste explique que les ordonnances du Président de la République autorisaient les entreprises à recourir à cette solution lorsque les pertes sont conséquentes. Pour Barrière, la fermeture ne résulte pas seulement du Covid-19, mais aussi d’une décision administrative. Ce qui signifie que les licenciements ne sont nullement justifiables compte tenu de ces informations. Le responsable syndical parle de licenciements d’aubaine. Afin de riposter, des griefs ont été envoyés au ministre du Travail, Élisabeth Borne, le 16 décembre 2020. D’ailleurs, le syndicat déposera des recours administratifs si le groupe Barrière poursuit ses licenciements non conformes aux règles.

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