Les débats télévisés pour la présidentielle de 2017 se présentent comme une opportunité pour demander au futur Président ses positions sur la politique des jeux en France.
Les questions qu’on pose aux candidats
Le futur gouvernement va-t-il penser à développer le secteur des jeux d’argent, ou se consacrera-t-il au jeu pathologique, comme le pouvoir précédent l’a fait ?
Les joueurs aux jeux d’argent et de hasard cotisent volontairement à un impôt à chaque fois qu’ils misent. Le futur président de la République va-t-il penser à élargir cet impôt avec le lancement de nouvelles loteries bien dotées ? Car c’est le cas avec le power-ball des Américains ou la Loteria de Navida des Espagnols.
C’est l’ancien directeur de l’Observatoire des drogues qui dirige maintenant l’Observatoire des jeux. Les joueurs et les acteurs dans le secteur des jeux méritent-ils d’être traités comme des drogués et des dealers ?
Le maire de Paris a refusé avec dédain le projet d’implantation d’un casino international dans la capitale. Le futur Président va-t-il penser à reconsidérer cette décision lorsqu’il arrive au pouvoir ?
Le futur président de la République reconnaît-il le riche patrimoine casinotier de la France ? Comment fera-t-il pour revaloriser ce patrimoine qui semble être en difficulté en ce moment ?
Ne serait-il pas temps de supprimer le contrôle aux entrées dans les casinos ? Il y a déjà la police des jeux ainsi que les casinotiers qui peuvent faire surveiller les clients indélicats et les interdits de jeux.
Le futur Président va-t-il penser à privatiser la FDJ, permettant ainsi à la concurrence de pouvoir proposer des loteries et des jeux de grattage ?
Au lieu de supprimer l’ARJEL, ne serait-il pas mieux de libérer un peu les opérateurs des jeux en ligne, pour que ce secteur puisse enfin s’envoler ?
Pourquoi parler des jeux ?
Les jeux d’argent figurent parmi les secteurs économiques les plus sensibles, tant sur le plan national qu’international. En France, les joueurs ont misé jusqu’à 45 milliards d’euros, ce qui a engendré un produit brut de 9,64 milliards et des recettes publiques de 5,5 milliards. Dans le monde, le produit brut des jeux s’est élevé à 403 milliards d’euros en 2015, un chiffre qui a doublé en 10 ans.
De plus, les jeux d’argent profitent d’une grande visibilité sociale. L’ensemble des citoyens en sait assez. Les publicités sur les jeux sont partout. Les tirages sont retransmis à la télé. Les points de vente FDJ et PMU s’étendent. Le nombre d’hippodromes augmente. Les offres de jeux de casino se multiplient.
Cette omniprésence des jeux provoque une totale socialisation ludique des Français, même chez les petits. En somme, les jeux d’argent font partie de la vie quotidienne des Français, quelle que soit leur classe sociale.
Le rapport de la Cour des comptes
D’après son rapport sur l’économie des jeux, la Cour des comptes présente 9 recommandations, dont celle de créer un comité interministériel qui s’occupera de la politique des jeux. Elle recommande aussi de rassembler toutes les autorités administratives des jeux en une nouvelle et seule autorité indépendante : l’ARJAH.
Le rapport tient compte de nombreux autres sujets portant sur les jeux, les joueurs, et tout le domaine politico-économique des jeux. Des sujets qui méritent réflexions auprès du pouvoir exécutif, et sur lesquels le président de la République lui-même se doit de répondre.