La Loterie Romande et l’Addiction Suisse sont toutes les deux d’accord sur le renforcement de la prévention, objet d’une nouvelle loi fédérale sur les jeux d’argent. Par contre, les moyens à mettre en œuvre pour la lutte contre la dépendance sont sources de désaccord.
En effet, l’Addiction Suisse exige des moyens encore plus drastiques. La Loterie Romande, quant à elle, n’est pas d’accord pour une prévention trop excessive surtout si les arguments qui l’accompagnent ne sont pas concrets, mais approximatifs. La future loi fédérale sur les jeux d’argent se concentre majoritairement sur le principe d’utilité publique. Ladite loi passera devant les Chambres fédérales au début de l’année 2016 pour entrer en vigueur en 2018.
La future loi fédérale sur les jeux d’argent d’utilité publique qui devrait entrer en vigueur en 2018 envisage un renforcement de la prévention contre l’addiction. Malgré les moyens déjà proposés, l’Addiction Suisse en demande encore plus. La Loterie Romande est d’accord concernant ce renforcement, mais elle est tout de même inquiète sur l’ampleur des moyens exigés par l’Addiction. Selon Jean-Pierre Beuret, président de la Loterie Romande, a souligné que la société a accepté de faire de nombreuses concessions pour lutter contre la dépendance. 0,5 % de son bénéfice brut est dédié à la prévention. Un renforcement excessif de la prévention risque fort de porter atteinte à la productivité de la Loterie. Afin de lutter contre la dépendance, le site de la Loterie Romande exige aux joueurs de lui fournir la limite des sommes qu’ils envisagent de miser sur un laps de temps défini. D’ailleurs, chaque joueur a la possibilité de demander d’être interdit de jeux.
Addiction Suisse veut surtout qu’une limitation soit prévue concernant la publicité pour les jeux d’argent surtout pour préserver les jeunes qui sont les plus vulnérables. L’association espère également que les casinos participent à la prévention en y consacrant une partie de leur bénéfice comme le fait la Loterie Normande.
Plus les jeux sont attractifs et plus le risque de dépendance est élevé. Il va sans dire donc que la prévention soit renforcée. La future loi porte également sur l’exonération des gains de loterie comme c’est déjà le cas pour les gains de casino. Le Conseil d’État est réticent en ce qui concerne cette initiative. En effet, un manque à gagner d’environ 120 millions de francs par an est à envisager à cause de cette exonération d’impôt. La Loterie Romande, quant à elle, trouve que cette initiative ne peut qu’être bénéfique aux joueurs et donc aux institutions d’utilité publique.
Jean-Luc Moner-Banet, directeur général de la Loterie Romande et président de la World Lottery Association, espère que la nouvelle loi puisse prévoir la suppression des casinos en ligne domiciliés dans des paradis fiscaux. La meilleure solution serait, selon lui, l’établissement d’une liste noire des salles de jeux virtuelles qui ne se conforment pas aux règles en vigueur. Cette liste sera par la suite donnée aux fournisseurs internet qui se chargeront de bloquer l’accès à ces sites.