L’hôtel et casino Caesars Palace à Las Vegas, longtemps considéré comme le temple de la démesure, connait depuis quelques années des déboires financiers. Accentuée par la crise de 2008, la descente aux enfers de la structure Caesars Entertainment l’oblige à placer sa principale division, Caesars Entertainment Operating (CEOC), sous la protection de la loi américaine sur les faillites. Cette initiative offre la possibilité au groupe de poursuivre ses activités sans être inquiété par les créanciers.
Un groupe en piteux état
Acquis en 2008 par les fonds Apollo et TPG par le biais d’une opération de rachat par endettement, Caesars Entertainment et ses comptes sont dans le rouge depuis. Au fil des années, le groupe a contracté des dettes pour financer les nombreux investissements lui permettant de rester compétitif sur un marché très concurrentiel. Malheureusement, la baisse significative du taux de fréquentation de ses casinos, provoquée par la crise de 2008/2009, a aggravé encore plus la situation. Le coup de grâce a cependant été porté par l’échec du projet d’implantation à Macao en Chine.
Il s’agit de la nouvelle capitale mondiale du jeu où plusieurs concurrents du Caesars Palace ont réussi à bien se positionner. Parmi ces casinos chanceux, il y a le Las Vegas Sands, le Wynn Resorts et le MGM Resort International. Conquérir ce grand marché stratégique aurait pourtant permis au groupe de rebondir. Les casinos que le groupe possède à Atlantic City sont également en très mauvaise posture. En effet, la ville n’a plus le monopole des jeux d’argent sur la côte nord-est des USA. De nombreux établissements ont ainsi déposé le bilan, le Showboat du Caesars Entertainment était parmi eux.
En attente d’une restructuration
Pour se protéger de ses créanciers tout en continuant ses activités, Caesars Entertainment Operating (CEOC), principale filiale des casinos Caesars Entertainment, a été mise sous la protection de la loi américaine sur les faillites. Ainsi, les 44 casinos et pôles hôteliers du groupe peuvent continuer à accueillir les joueurs et les clients, à payer les fournisseurs et à rémunérer les employés. Le Caesars Palace, quant à lui, peut maintenir le calendrier des spectacles assurés par des artistes réputés. Après de nombreux shows dans le célèbre casino, Céline Dion cède la place à Elton John (voir sur le site officiel : http://www.caesars.com/caesars-palace)
Parallèlement à ce placement sous protection, le groupe a mis sur pied un plan de restructuration du CEOC. Ce projet a déjà reçu l’aval de 80 % des créanciers privilégiés, les premiers à être honorés en cas de liquidation comme l’a affirmé le président de la filiale, Gary Loveman. Cette possible restructuration, en attente d’approbation par un juge de Chicago, a pour but de réduire considérablement la dette du CEOC et de diminuer le coût des intérêts annuels de cette dette. La négociation a abouti à une possible réduction de la dette d’environ 10 milliards de dollars et une diminution confortable du coût des intérêts annuels d’environ 75 %. Ces intérêts peuvent donc passer à 450 millions au lieu de leur valeur actuelle de 1,7 milliard.