Les jeunes découvrent de plus en plus tôt les paris et les jeux de casino. Vers le début de l’adolescence, certains commencent déjà à s’adonner à certaines activités de jeu leur promettant une possibilité de gain.
Les chiffres sont inquiétants concernant le jeu pathologique chez les adolescents. Selon une étude effectuée par Aymeric Petit et Michel Lejoyeux et Laurent Karila, psychiatres et addictologues, le problème d’addiction aux jeux d’argent est beaucoup plus important chez les jeunes que chez les adultes. Appuyée par des chiffres, cette étude évoque également les solutions à privilégier pour venir en aide à ces adolescents souffrant de dépendance aux jeux.
Les adolescents sont plus vulnérables
Les paris sportifs et les jeux de casino en ligne sont faciles d’accès pour les adolescents. Contourner l’interdiction est un vrai jeu d’enfant et en plus les publicités faites par les sites de jeux poussent les jeunes à braver les interdits. L’adolescence est une tranche d’âge durant laquelle les individus sont vulnérables au jeu pathologique. Le problème de dépendance aux jeux d’argent et de hasard est deux à quatre fois plus fréquent chez les jeunes. Les chiffres montrent en effet qu’entre 4 à 8 % de jeunes adolescents seraient confrontés au problème d’addiction. Les jeunes garçons sont les plus touchés par ce phénomène, 3 à 5 fois plus que les filles. Les adolescents appartenant aux classes sociales défavorisées sont les plus exposés.
L’intérêt pour les jeux d’argent commence très tôt, vers 10 à 12 ans. Une fois lancé, un adolescent attiré par les gains devient très rapidement un joueur occasionnel avant d’entamer la phase « problématique ». Il entre assez vite dans la phase de dépendance toujours à cause de son jeune âge et de sa vulnérabilité. Pour assouvir son addiction, un jeune joueur pathologique ne se contente plus d’utiliser la carte bleue de ses parents, il peut facilement basculer vers la délinquance.
Pour ralentir, voire stopper l’émergence du jeu pathologique chez les adolescents, des actions de préventions sont à privilégier. Il convient de repérer les signes avant-coureurs tels que la dégradation des notes à l’école, la négligence de l’apparence physique, les troubles de l’attention, de la concentration et du sommeil, etc. Un jeune dépendant aux jeux souffre le plus souvent d’un syndrome anxio-dépressif. C’est-à-dire qu’il présente des troubles de l’anxiété et de dépression. Il est également très fréquent que l’adolescent s’adonne à l’alcool, au tabac, au cannabis ou à la cocaïne. La prise en charge de ces jeunes en proie au jeu pathologique doit être rapide pour limiter les dégâts. Il n’existe pas encore de médicament pour soigner efficacement l’addiction, mais la psychothérapie est recommandée.
L’addiction aux jeux est une maladie grave et non une faiblesse, un vice ou un manque de volonté, souligne l’étude réalisée par Aymeric Petit et Michel Lejoyeux et Laurent Karila. Les thérapies comportementales et cognitives apportent des résultats pertinents pour la lutte contre le jeu pathologique. Les groupes de parole et d’entraide sont également des solutions complémentaires pour aider les jeunes et même les adultes à sortir de la dépendance.