Selon Jérôme Kerviel, l’addiction des traders aux jeux est directement liée aux banques qui les emploient. Les banques façonnent les traders de manière à ce qu’ils deviennent dépendants et qu’ils ne puissent plus se passer de cette activité de spéculation financière.
Les banques leur fournissent tout ce dont ils ont besoin pour assouvir cette addiction aux jeux, et indirectement à l’argent. Le goût du risque développé par un addict aux jeux est une « qualité » que les banques recherchent chez leurs traders. Les banques encouragent ses derniers à miser jusqu’à une certaine limite. Cette stratégie leur permet ensuite d’engranger des gains phénoménaux.
Des traders dopés à l’argent pour devenir dépendants au jeu
Jérôme Kerviel relate la relation entretenue par les banques et leurs traders. Il pense en effet que les banques ont une grande part responsabilité dans l’addiction des traders au jeu. Cette relation à la fois conflictuelle, complice, compliquée et fructueuse commence dès le recrutement d’un trader par une banque. En effet, cette dernière recrute un profit bien précis, une personne dont le lien avec les jeux d’argent est évident. Cette addiction au jeu est la particularité qui fait d’un trader acteur efficace capable de prendre des risques et de miser sur des sommes exceptionnelles. La banque est donc le fournisseur permettant au trader de jouer.
Le but étant de pousser le joueur à engranger des gains qui au final vont revenir à la banque. Cette addiction permet aux traders de mettre sur le tapis des sommes de plus en plus élevées. Le secteur de la spéculation financière n’est pas fait pour tout le monde. Le trader idéal est quelqu’un disposant d’un profil psychologique très spécifique qu’il est facile de repérer. La dépendance d’un trader le pousse inévitablement à revenir vers la banque en cas de manque. Cet état de choses n’est pas un secret pour les dirigeants qui bien sûr comptent sur cette addiction au jeu pour faire de l’argent. Pathologiquement dépendant du jeu, le trader devient la poule aux œufs d’or de la banque qui, il faut le préciser, détermine tout de même des plafonds pour éviter les trop grosses pertes.
Un drogué totalement dépendant de son dealer
Cette relation entre le trader et la banque est similaire à celle qui lie un drogué et son dealer. Ce dernier façonne un jeune pour qu’il devienne complètement dépendant de lui. Le dealer approvisionne sa cible plusieurs fois sans que celui-ci ait besoin de payer. Ce stratagème lui permet d’installer une habitude qui pousse le jeune drogué à se procurer sa dose quitte à payer le prix fort. Afin d’ancrer l’addiction, le dealer n’hésite pas à augmenter sa participation.
Par ailleurs, il n’est pas du tout étonnant que la Française des jeux n’oublie pas d’informer le public du danger des jeux d’argent. Ces derniers sont comme la drogue, l’alcool ou le tabac, ils sont très addictifs. Mais en ce qui concerne les traders, cette addiction est justement l’effet recherché par les banques.