La seconde lecture de la loi Pacte concernant la privatisation de la Française des jeux est déjà au cœur des débats des sénateurs. Détenue à 72 % par l’État, l’entreprise suscite de nombreuses questions notamment les décisions impactant l’avenir de l’opérateur.
Une privatisation qui inquiète les casinos
Début mars, Bruno le Maire, le ministre des Finances et de l’Économie a confirmé la mise en place d’un grand nombre de garde-fous en vue de céder au moins 50 % du capital, soit 1 à 1,5 milliard d’euros. Selon l’intéressé, il s’agit d’une option privilégiée permettant à l’entreprise publique d’entrer en bourse afin que le grand public accède au capital de la société. Il ajoute également que des blocs d’actions seront proposés aux investisseurs institutionnels.
Avant d’appliquer ces mesures, un autre souci demeure le sujet des discussions. Il s’agit du statut et de la position de la Française des jeux sans oublier les conditions réglementaires. Actuellement, l’article 51 de la loi Pacte qui instaure la privatisation du Loto se limite à l’application d’une future fiscalité de l’entreprise privatisée. Cela renvoie à des ordonnances relatant les aspects et les impacts de la privatisation de la FDJ. D’après un spécialiste appartenant au milieu des jeux, aucun n’a encore consulté un seul de ces textes alors les réunions se poursuivent. Par ailleurs, à l’Assemblée nationale, Bruno Le Maire affirme que les parlementaires sont associés dans la définition de ces ordonnances alors que ce dernier n’est pas encore dans leur camp. Du côté des casinos, des exploitants de casino en ligne et d’autres opérateurs du secteur, l’inquiétude gagne les esprits sur les vraies intentions de l’État dans ce projet de privatisation. Une source travaillant dans le secteur des casinos déclare que depuis sa création, la FDJ détient le monopole dans le domaine des jeux de grattage et des jeux de loterie. En dépit de cette position, l’intéressé souligne que les jeux de loterie concernent plusieurs produits et reçoivent une définition assez large incluant avec les activités incorporées aux machines à sous. La FDJ privatisée aura l’occasion de fournir d’autres jeux au sein de son réseau de distribution. Ce qui veut dire que l’opérateur sera un concurrent de plus pour les casinos déjà implantés sur le territoire. De quoi agiter les différents acteurs exploitant le milieu des jeux d’argent et de hasard.