Le ministre suédois de la Sécurité sociale propose de durcir la réglementation en ce qui concerne le marché de jeux d’argent en ligne. Ces mesures gouvernementales visent à renforcer protéger les consommateurs, surtout après la possible explosion des jeux de hasard en ligne à la suite de la crise sanitaire récente. Seulement, les membres de la Branscheforenigen för Onlienspel (BOS) – l’association des opérateurs du secteur des jeux en ligne – ne l’entendent pas de cette oreille, jugeant ces mesures trop restrictives. La BOS pense qu’elles feront au contraire les choux gras des opérateurs sans licence. Aussi propose-t-elle sept mesures qui permettraient de sécuriser les joueurs sans pour autant atteindre le taux de canalisation.
De nouvelles mesures de gouvernementales visant particulièrement les casinos en ligne
L’ouverture du marché suédois aux jeux de hasard en ligne a amené de nouveaux sujets sur la réglementation des jeux. Parmi les sujets évoqués, figure en bonne place la protection des joueurs. Les législateurs pensent durcir davantage les mesures de restriction. Ces mesures sont axées sur la possibilité de limiter les dépôts et les pertes au niveau des jeux en ligne.
Seulement, les opérateurs du secteur pensent que d’autres mesures pourraient plutôt favoriser les concurrents ne possédant pas de licence. Il faut dire que le marché suédois des jeux de hasard en ligne est déjà fortement réglementé. Le ministre suédois de la Sécurité sociale, Ardalan Shekarabi, propose de mettre en place des limites de dépôts et de dépenses sur tous les jeux en ligne, ce à quoi l’association suédoise du commerce des jeux en ligne s’oppose. En effet, celle-ci pense qu’en appliquant ces mesures, les joueurs risquent de quitter le marché réglementé.
À l’effet d’empêcher l’entrée en vigueur des nouvelles restrictions, les neuf principaux directeurs généraux du secteur proposent sept mesures factuelles, qui selon eux amélioreraient la protection des consommateurs, sans pour autant nuire au taux de canalisation. Au niveau du gouvernement, la proposition a été revue, et le ministre de la Sécurité sociale souhaite ne s’attaquer qu’aux jeux de casino en ligne. Ceux-ci présentent selon lui un risque important pour les joueurs.
La Branscheforenigen för Onlienspel (BOS) – l’association des opérateurs du secteur des jeux en ligne – quant à elle juge que de nouvelles restrictions sur les jeux de casino en ligne pourraient faire chuter les taux de canalisation de 75 % à entre 52 % et 63 %, ce qui serait extrêmement bas. En conséquence, près de la moitié des paris iraient vers des opérateurs qui ne détiennent pas de licence.
D’après le ministre de la Sécurité sociale, les nouvelles mesures s’appliquant aux casinos en ligne devraient entrer en vigueur dès le 2 juillet 2020. Elles servent à mieux protéger les consommateurs. Suite à la pandémie de coronavirus qui a sévi dans le pays, constat a été fait que l’activité des jeux de hasard et particulièrement des jeux de casinos en ligne a connu une bonne croissance, ce que réfute un rapport de du régulateur suédois (la Spelinspektionen). L’Autorité suédoise des jeux de hasard déclare qu’il n’y a pas eu d’augmentation de l’activité du jeu en ligne pendant la crise sanitaire mondiale.
Les opérateurs du secteur des jeux en ligne font leurs propositions
Pour Gustaf Hoffstedt, PDG de l’association des opérateurs du secteur des jeux en ligne (BOS), le gouvernement suédois, de par son plan restrictif, vise à fournir des avantages compétitifs aux sociétés de jeu où il aurait des intérêts.
Aussi, depuis le 8 juin, le PDG et les membres de la BOS ont dévoilé sept mesures à même de renforcer la protection des consommateurs. Parmi ces mesures vient en première place l’élargissement des exigences de licence de la Suède. Cela permettrait aux fournisseurs de logiciels d’iGaming et aux entreprises au service des clients d’être couverts. Des licences B2B accordées par le régulateur suédois devraient augmenter la capacité de celui-ci à réguler le marché des jeux de hasard.
La mesure suivante suggère une campagne de QI pour les établissements de jeu. Cette campagne pourrait servir de base à un portail d’information proactif, ce qui permettrait aux joueurs d’être pleinement informés par rapport au registre suédois d’auto exclusion et également sur les outils de protection à leur disposition.
La BOS propose aussi qu’une collecte de données soit mise en place à l’intention de l’industrie et des consommateurs. L’association indique que le gouvernement devrait charger la Spelinspektionen de demander des rapports réguliers. Ces rapports – contenant des données anonymisées sur le comportement de jeu des clients – augmenteraient la compréhension des habitudes de jeu, et permettraient d’éviter par là tout autre problème. Les données concernant les jeux de hasard, l’estimation des risques encourus par les joueurs, l’extension des pouvoirs de la Spelinspektionen et celle du devoir de diligence à un plus grand nombre d’industries sont d’autres mesures proposées par la BOS.