D’après les renseignements récents, le gouvernement affirme encore sa volonté de privatiser la Française des Jeux. Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a affirmé que cette initiative est toujours d’actualité. Depuis l’annonce de ce projet, la nouvelle fait polémique et soulève de nombreuses questions notamment sur la protection des joueurs.
Un problème de santé publique ?
Sur France Inter, le ministre, Bruno Le Maire s’est encore exprimé sur le sujet en dévoilant deux arguments de poids, celui de régulariser l’endettement public ainsi que décharger l’État des jeux d’argent et de hasard. Il ajoute que le rôle du gouvernement consiste essentiellement à donner le champ libre aux grands services publics de se développer en toute quiétude. Outre la croissance économique, la privatisation de la FDJ suscite des interrogations sur la santé publique notamment l’addiction au jeu. Selon Emmanuel Benoit, directeur de la Société d’Entraide et d’action psychologique (Sedap), cette privatisation n’aura aucun impact si l’État met en place un système de contrôle efficace et pérenne. Dans un même temps, la procédure peut tout à fait élargir les offres conduisant les consommateurs à devenir de plus en plus addicts. À noter que la dépendance au jeu touche surtout les personnes vulnérables. En termes de capital, 40 % du chiffre d’affaires de la FDJ provient de gros parieurs d’où une possibilité de voir certains joueurs tombés dans l’addiction. Le principal intéressé souligne que cette problématique a toujours profité à la FDJ en détenant le monopole des jeux d’argent et de hasard sur le territoire. De son côté, Marc Valleur, psychiatre et ancien médecin-chef à l’hôpital Marmottan à Paris, parle de la façon dont la privatisation privilégie l’économie plutôt que la protection des joueurs. Il affirme que la libéralisation des jeux ne signifie pas une totale liberté en prenant exemple sur l’Australie qui a choisi de renforcer le travail de l’autorité de régulation et de contrôle depuis la légalisation du secteur.
La privatisation de la Française des Jeux sera bientôt effective, de quoi alimenter le débat de la santé publique. De son côté, l’entreprise continue d’assurer une politique de jeu responsable. Cependant, Emmanuel Benoit pense que des moyens financiers sont nécessaires afin de régler les litiges. Dans cette quête, l’exécutif prévoit d’augmenter les prérogatives de l’Autorité de régulation des Jeux en ligne permettant à l’organisme d’étudier le cas des casinos physiques. Aujourd’hui, les fonctions de l’Arjel sont très limitées en se chargeant seulement de 10 % des jeux de hasard. Le psychiatre Marc Valleur estime que c’est trop insuffisant pour changer les choses.