Sur fond de suspicion de blanchiment d’argent, le projet de création d’un casino à Paris risque fort de ne jamais aboutir. Le rapport Duport est parvenu au Ministère de l’Intérieur, avec les conclusions de l’exécutif. Ce dernier émet l’hypothèse de construire, à la place, des « clubs londoniens », c’est-à-dire des établissements un peu calqués sur ce qui se fait en Angleterre. Ces établissements diffèrent des casinos traditionnels par le fait, entre autres, qu’ils ne sont pas dotés de machines à sous. De nombreux établissements de poker ont déjà fleuri un peu partout dans la capitale, mais ont progressivement disparu, à cause d’une enquête sur d’éventuelles circulations d’argent sale.
Les élus ne veulent pas entendre parler de casinos
Les élus, avec Anne Hidalgo, le Maire de Paris, en tête de file, ont donc rendu leur verdict, ils ne sont pas favorables à la création de casinos dans la capitale. Toutefois, il n’est pas question de bannir totalement les établissements de jeu, surtout les tables de poker. C’est pour cela que l’idée de créer des clubs londoniens a germé. Malgré les retombées économiques énormes que les casinos pourraient apportées, les élus se montrent sceptiques, pensant que cela ne fera qu’accroître encore plus le risque de blanchiment d’argent. En effet, un pareil cas a déjà frappé le Tout-Paris récemment, aboutissant à la fermeture de 8 des 10 établissements de jeux que comptait la capitale. Ceux qui sont favorables à la création de casinos à Paris ont souligné le fait qu’à l’exception de celle de l’Italie, toutes les autres grandes capitales européennes en sont dotées.
Suite aux scandales de blanchiment d’argent qui ont sérieusement écorné la réputation des établissements de jeux à Paris, le Ministre PS M. Bernard Cazeneuve, en s’exprimant devant la presse, a affirmé sa volonté de ne pas donner de l’ampleur au phénomène et de « moraliser la profession » en mettant en place des établissements de jeu plus huppés, plus « select », à l’image de ce qui se fait en Angleterre (à Londres plus précisément). Les machines à sous ne seront donc pas proposées dans les futurs établissements. Mais ces derniers devraient être soumis au même régime fiscal que les casinos, de quoi éviter au mieux les abus et autres magouilles.
En la personne d’Anne Hidalgo, la ville de Paris montre un intérêt assez mitigé quant à l’implantation de casinos sur son sol. De façon officielle, Mme Hidalgo a déjà déclaré qu’elle n’était pas spécialement « demandeur » et que ce n’était pas « sa tasse de thé ». Ce qui peut paraître étonnant, c’est que même le parti UMP, par la voix de Nathalie Kosciusko-Morizet, semble du même avis et s’oppose à la création de tels établissements à Paris. Pensant que le PS y était favorable, Mme Kosciusko-Morizet avait dénoncé un appât de gain de la part du parti au pouvoir.