Un soupçon pour blanchiment en bande organisée pèse sur quelques habitants de Villiers-le-Bel, mais également de Sarcelles. Le casino concerné par cette affaire est le casino d’Enghien. En effet, ces personnes sont accusées d’avoir blanchi de l’argent non déclaré dans l’établissement pour le compte de certaines sociétés du BTP qui se trouvent en région parisienne.
Un blanchiment qui ne passe pas inaperçu
Ces joueurs qui ont servi en tant que blanchisseurs n’ont pas été assez prudents et ont choisi de jouer dans l’extravagance. Il s’agit en outre de ressortissants pakistanais. Ils ont en effet choisi de jouer des montants considérables et qui plus est, en espèce dans le casino d’Enghien-les-Bains. La valeur des jetons acquis atteignait parfois les 40 000€, en une visite.
Une des personnes soupçonnées était extrêmement exposée. Durant les 15 mois où il avait fréquenté le casino, il y était 543 fois. Très vite il est devenu un client VIP vu son nombre de passages au sein de l’établissement. Il a ainsi bénéficié de cartes VIP qui lui permettaient d’éviter un long contrôle et le paiement de l’entrée. Un de ces joueurs était vu comme celui qui était à la tête de la bande.
Il a investi environ 2.9 millions d’euros durant la période où il a fréquenté l’établissement. Il a pu empocher un gain de 70 000€ au total. Il parle d’une somme d’argent qu’il avait empruntée à ses amis. Les deux autres, par contre, ont enregistré des pertes. Le premier a joué 560 000€ et le second a misé environ 500 000€ en jeu. Au total, leur perte était de 350 000€.
Une enquête ouverte
Une enquête a été ouverte pour mettre cette affaire au clair. C’est après un signalement de la part du TRACFIN ou Traitement du Renseignement et Action contre les Circuits Financiers clandestins que cette affaire a été étalée au grand jour. La stratégie des 3 compères a été découverte. Au début de l’année 2014, le parquet de Pontoise est alerté de ce blanchiment.
Assez vite, l’enquête a soupçonné un cas de blanchiment d’argent grâce à la constatation des gains et des revenus des personnes concernées. Les joueurs assurent pourtant vivre avec le revenu de solidarité active. Selon toujours cette enquête, les trois personnes recevaient des chèques de la part de plusieurs sociétés en BTP. Puis ils obtenaient de l’argent en liquide grâce à des comptes bancaires différents.
Ils allaient ensuite jouer au casino et puis remettaient l’argent en espèces. Ce système permettait ainsi d’éviter les services fiscaux. Pour cacher leur jeu, deux des présumés accusés se sont ensemble déclarés sur le fichier client du casino d’Enghien. Ils demandent ensuite une interdiction de casino à la fin de l’année 2014 pour faire croire qu’ils étaient des joueurs compulsifs.
En 2015, durant l’été, une mise en examen des suspects a été faite puis ils ont ensuite été incarcérés. Il y a quelques jours ces derniers ont bénéficié d’une libération sous caution. Pour ce qui est du casino d’Enghien, il n’est pas concerné dans cette affaire. Il n’y a donc aucune accusation de complicité. Le directeur a été entendu à titre de témoin dans cette affaire.
Il a entre autres précisé qu’après avoir discuté à plusieurs reprises avec les joueurs, il a conclu qu’ils étaient des voyous. Il a constaté que leur statut social ne collait pas avec les dépenses qu’ils faisaient au sein du casino